Alors que les taux remontent, la production de crédit commence à ralentir. Entre la pression sur la solvabilité des clients et des marges encore négatives, les banques naviguent à vue.

Dans les agences bancaires, les conseillers ne savent plus à quel saint se vouer. Après des décennies de taux bas qui ont soutenu la demande de crédit, le choc de la guerre en Ukraine est venu rompre la dynamique de l’argent facile. Sous l’effet de la politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE), la remontée rapide des taux, à un rythme inédit depuis 30 ans, vient ainsi secouer le modèle économique du produit d’appel phare des réseaux bancaires. Car le crédit immobilier reste le nerf de la guerre pour attirer et fidéliser un client.

Après un premier coup d’arrêt au printemps 2022, sous le poids des incertitudes macroéconomiques et des anticipations négatives des ménages, la production a commencé à sérieusement ralentir au dernier trimestre 2022. Une tendance qui se confirme en ce début d’année 2023. «Le ralentissement sur le marché est de l’ordre de 20% », estime un banquier de la place. Pour l’Observatoire Crédit Logement, qui recense les demandes de cautionnement de prêt adressées à l’institution, la production est inférieure de 32% à ce qu’elle était à fin 2019.

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