Après l’embellie de 2021, les banques de l’Hexagone pourraient être rattrapées par la hausse du coût du risque.

La banque universelle à la française est à la croisée des chemins. «Le modèle de la banque de détail a démontré sa résilience, mais les bons résultats observés en 2021 sont, à notre sens, essentiellement conjoncturels. L’année 2022 s’annonce plus compliquée», avertit Nicolas Taufflieb, managing director du cabinet Alvarez&Marsal, alors que BNP Paribas ouvre mardi le bal des publications trimestrielles des banques françaises.

L’an dernier, les banques de détail dans l’Hexagone ont profité d’un rebond de l’activité post-covid, le produit net bancaire (PNB) progressant davantage que les coûts, ce qui a généré «un effet ciseau positif», relève l’étude annuelle d’Alvarez&Marsal publiée ce 2 mai. Mais cette embellie ne pourrait être que de courte durée, en raison des incertitudes macroéconomiques. A priori, la hausse des taux est une bonne nouvelle pour les banques car elle devrait générer des marges d’intérêt supplémentaires. Mais le modèle est fragile car il repose sur la recherche de volumes, pointée comme une «fuite en avant» par le cabinet. Or, «avec l’inflation, la hausse des taux et le ralentissement de la croissance, la production de crédits risque de ne pas être aussi forte», alerte Nicolas Taufflieb. L’inflation pose aussi la question de la capacité des banques à facturer davantage leurs services aux clients.

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